01 juin 2006

la Beauté

La Beauté n'a rien à voir
Avec la guerre à la laideur.
Elle ne s'en soucie pas.
Elle n'aime que le vrai,
En paix avec lui-même.

Quand je la rencontre, je suis comme un enfant,
Avec au coeur un mélange de bonheur et de terreur :
Le bonheur souverain de disparaître dans sa lumière,
Et la terreur qu'un rien ne brise ce bonheur-là.

Elle est mutiple et une, partout et nulle part.
Elle est la Biche de Cérynie légère, insaisissable,
Elle est l'étoile dans la nuit qui appelle
Elle est la montagne immense
Elle est l'hermine perdue sur la neige
Elle est le chant des sources
Le songe des nuages, un sourire, une voix...

Si nous baissons souvent les yeux sur son passage,
C'est que nous n'avons pas d'autre moyen :
Ainsi elle entre en nous, au coeur.
Où elle séjourne, quelques instants de plus...
Nous n'avons rien trouvé de mieux pour la retenir.

Bien sûr, je connais un chasseur infatigable
Qui rêve depuis toujours de la tenir un jour droit dans les yeux.
Une fois, rien qu'une fois. Mais ce jour là,
Il sait très bien qu'il brûlerait tout entier,
Alors il prend son temps.

Tout son temps.